Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle de Guadeloupe
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3 au 5 mai 2025
Le zénith est le point sur la verticale au-dessus de notre tête tandis que le nadir est le point sur la verticale situé sous nos pieds. En coordonnées horizontales, l’axe zénith-nadir est perpendiculaire au plan de l’horizon céleste, tandis que le zénith et le nadir sont les pôles du grand cercle de l’horizon. Le méridien céleste du lieu passe par ces pôles que sont le zénith et le nadir. Le zénith ne devrait pas être confondu avec le point le plus élevé de la trajectoire d’un astre dans le ciel (par exemple le Soleil), appelé point de culmination, car le Soleil ne passe au zénith que les jours où sa déclinaison est égale à la latitude du lieu, soit deux fois par an entre les tropiques et une fois par an sur les tropiques. En dehors de la zone intertropicale, le soleil ne passe jamais au zénith ! En Guadeloupe, le Soleil passe donc deux fois par an au zénith : début mai et début août. En France métropolitaine, le Soleil ne passe jamais au zénith.
Le Soleil passera au zénith en Guadeloupe entre le 3 mai vers midi et le 5 mai vers midi.
Le Soleil passera au zénith le 11 mai vers midi à Saint-Martin et à Saint-Barthélémy.
Pour plus d’informations : Position du Soleil en Guadeloupe, Position du Soleil à Saint-Martin et Calculer la position du soleil – azimut et zénith.
Mardi 22 avril 2025
Les Lyrides sont actives du 12 au 30 avril chaque année, avec un pic le 22 avril. Durant le pic, les observateurs peuvent voir environ 18 météores par heure dans des conditions d’observation parfaites. Volant à une vitesse de 49 kilomètres par seconde, les météores Lyrides laissent souvent des traînées de poussière persistantes et peuvent produire de brillants bolides.
Cette année, le pic se produit deux jours après la Dernier Quartier de Lune et ne gênera pas les observations.
Les pluies de météores des Lyrides d’avril sont visibles de nombreux endroits au nord et au sud de l’équateur, cependant, elles sont mieux observées depuis l’hémisphère nord. Commencez vos observations depuis des sites de latitude moyenne nord après environ 22h30, heure locale. Depuis les latitudes moyennes sud, les météores sont mieux visibles bien après minuit.
Généralement, la fenêtre d’observation commence après que le radiant de la pluie de météores se soit levé et est mieux vue lorsque le radiant est le plus haut dans le ciel. Le point radiant des Lyrides est situé dans la constellation de la Lyre, assez proche de Véga, l’une des étoiles les plus brillantes de tout le ciel nocturne.

Bien que cette pluie soit souvent appelée les Lyrides, son nom officiel est les Lyrides d’avril. Étant la pluie de météores la plus prolifique avec le radiant dans la Lyre, ce n’est pas la seule. Il y a aussi les Lyrides d’eta, les Lyrides de juin, les Lyrides de mu et bien d’autres.
Pendant les observations, vous n’avez pas besoin de regarder directement vers le point radiant — les météores peuvent apparaître n’importe où dans le ciel. Pour voir plus de météores, trouvez un endroit éloigné de la pollution lumineuse et emportez une chaise longue, un thermos de café ou de thé et une couverture pour vous tenir au chaud. Vous n’avez pas besoin d’équipement spécial pour voir les météores, vos yeux s’adapteront à l’obscurité après environ 30 minutes et vous pourrez profiter pleinement du spectacle.
Bien que la pluie de météores des Lyrides ne soit pas aussi prolifique que les célèbres Perséides d’août ou les Géminides de décembre, son intensité peut atteindre les 100 météores par heure : un tel taux horaire zénithal a été observé en 1803, 1922, 1945, 1982 et 1985. Il est difficile de prévoir de tels pics d’intensité et c’est l’une des raisons pour lesquelles les Lyrides sont si intéressantes à observer. Cependant, pour 2025, aucune prévision d’activité accrue n’est annoncée.
Les Lyrides ne proviennent pas de la constellation de la Lyre ; le radiant situé dans la constellation aide seulement les observateurs à déterminer quelle pluie de météores ils sont en train d’observer cette nuit-là. Le corps parent de la pluie de météores des Lyrides est C/1861 G1 (Thatcher), une comète à longue période découverte le 5 avril 1861 par l’astronome amateur A. E. Thatcher. Lorsque notre planète traverse la traînée laissée par la comète, la poussière et les débris qui la composent brûlent dans l’atmosphère terrestre, produisant ainsi des stries très lumineuses dans le ciel.
Le graphique animé ci-dessous montre la trajectoire des débris de la comète 1C/1861 G1 (Thatcher). C’est ce nuage de débris que la Terre traverse chaque année au mois d’avril. Changez de perspective en cliquant/glissant avec la souris. Zoomez/dézoomez en agissant sur la molette (Source : meteorshowers.org).
29 mars 2025
Le 29 mars 2025, une éclipse solaire partielle se produira. Elle sera visible dans certaines parties du nord-est des États-Unis, de l’est du Canada, du Groenland, de l’Europe, du nord-ouest de l’Afrique et du nord-ouest de la Russie. Les habitants de l’Est du Canada verront jusqu’à 90 % du Soleil caché par la Lune.

En Guadeloupe, l’éclipse sera brièvement visible du lever du Soleil (06 h 03) jusqu’à 06 h 17 et et la Lune ne cachera qu’une petite partie du Soleil: 6,5% à Basse-Terre et 7,7% à Pointe-à-Pitre.
Pour l’observer, trouver un endroit dégagé direction Est et protégez-vous les yeux !! N’observez jamais le Soleil à l’œil nu !!!
Voir la carte interactive (Source : Xavier M. Jubier).
Ci-dessous, une simulation de l’éclipse à Pointe-à-Pitre (Source : Time and Date) :
14 mars 2025
Dans la nuit du 13 au 14 mars 2025 a lieu une éclipse totale de Lune, spectacle étonnant où la notre satellite prend une belle teinte orangée. En Guadeloupe, nous allons pouvoir profiter de la totalité de cette éclipse.
Une éclipse de Lune se produit lorsque la Lune passe partiellement ou totalement dans l’ombre de la Terre, au moment où il y a un alignement Soleil-Terre-Lune. Des éclipses de Lune, partielles ou totales, ont lieu entre deux et cinq fois par an : contrairement aux éclipses de Soleil, elles sont visibles depuis une vaste zone de la Terre.
Dans la nuit du 13 au 14 mars 2025, c’est une éclipse totale de Lune qui se produit : l’alignement Soleil-Terre-Lune est quasiment parfait et la Lune passe entièrement dans l’ombre de la Terre. Durant cet intervalle, le spectacle est le plus intéressant car la Lune se pare d’une belle couleur cuivrée. Avant et après le passage dans l’ombre, la Lune se trouve dans la pénombre de la Terre : il n’y a alors pas de coloration orange, simplement un assombrissement progressif d’un côté ou de l’autre de la Lune.
Elle sera visible, totalement ou partiellement, depuis : Europe, majorité de l’Asie, majorité de l’Australie, majorité de l’Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Pacifique, Atlantique, Arctique, Antarctique. En Guadeloupe, elle sera visible en totalité du début à la fin.

Voir la carte interactive (Source : Xavier M. Jubier).

Ci-dessous, une simulation de l’éclipse à Pointe-à-Pitre (Source : Time and Date) :
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Photos de la Lune le 14 mars 2025 à 01 h 29 et à 02 h 23 (Source : Lionel Kaiser). |
3/4 janvier 2025
L’essaim des Quadrantides est le premier essaim d’étoiles filantes visible chaque année. C’est également l’un des plus actifs, avec celui des Géminides et celui des Perséides pour ne citer que ceux dont l’intensité ne varie pas trop d’une année sur l’autre. Il est actif du 28 décembre 2024 au 12 janvier 2025, avec un maximum entre le 2 et 3.
Observé pour la première fois en 1825, cet essaim proviendrait de l’astéroïde 2003 EH1 découvert en 2003. Selon les astronomes, il s’agirait en fait d’une comète. D’après Ichiro Hasegawa, un astronome et chasseur de comètes japonais, cet essaim proviendrait d’une comète observée par les Chinois en 1490, mais rien ne le prouve actuellement. L’astéroïde 2003 EH1 peut s’approcher à moins de 0,3 UA de Jupiter et de la Terre. Il a une période de 5,53 ans, avec un périhélie à 1,19 UA, une forte inclinaison (70,8 °) et une excentricité de 0,62. D’après son éclat, le diamètre de 2003 EH1 est évalué entre 1,5 km et 2,7 km.

Le radiant de l’essaim de Quadrantides se trouve dans la constellation du Bouvier, proche des constellations d’Hercule et du Dragon. Si habituellement on utilise le nom de la constellation de laquelle semblent provenir les étoiles filantes pour nommer un essaim, celui des Quadrantides à la particularité de venir d’une constellation aujourd’hui disparue. N’allez pas pour autant croire que les étoiles associées à cette constellation ont disparues, elles sont bien toujours visibles. En fait son nom provient de la constellation du Quadrant mural (Quadrans Muralis) qui existait à l’époque de la découverte de cet essaim, et que l’astronome français Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande avait placée en 1795 entre les constellations du Bouvier et de la Grande Ourse. Il ne reste aujourd’hui de cette constellation que les Quandrantides qui proviennent de l’endroit où elle se trouvait. En effet, dans les années 1920, l’Union astronomique internationale (UAI) a décidé de mettre de l’ordre dans les constellations et d’en définir rigoureusement les limites. L’atlas officiel des constellations, défini en 1930 par Eugène Delporte, a ainsi divisé le ciel en 88 constellations avec des frontières précises, pour que tout point du ciel appartienne à une constellation.
Le taux horaire moyen (ou ZHR pour Zenithal Hourly Rate) attendu pour les Quadrantides est de 110 (il peut varier entre 60 et 200). Cependant cela ne veut pas dire que vous verrez 110 Quadrantides par heure car le ZHR représente le nombre d’étoiles filantes que pourrait voir en une heure un observateur idéalement placé sous un ciel d’un noir parfait et sous un radiant se situant au zénith. De plus, en 2025, d’après l’International Meteor Organization (IMO), le maximum de l’essaim des Quadrantides aura lieu le 3 janvier vers 15 h en temps universel. Le premier Quartier de Lune étant le 6 janvier 2025, la Lune ne sera donc pas génante pour l’observation au moment du maximum, même si l’on observe en première partie de nuit. Le pic en lui-même est généralement très court (de 3 à 5 heures). Cependant, il est bien connu que des météores très brillants peuvent être aperçus plusieurs jours après le pic principal, jusqu’au 12 janvier.
Les Quadrantides zèbrent le ciel, à la vitesse moyenne de 41 kilomètres par seconde. A titre de comparaison, les essaims les plus lents on une vitesse moyenne de 18km/s (pi-Puppides, Bootides de juin, Phoenicides ), et l’essaim le plus rapide est celui des Léonides avec une vitesse moyenne de 71 km/s. La particularité des météores qui forment l’essaim de Quadrantides est qu’ils laissent une traînée qui persiste plusieurs secondes après leur disparition, ce qui est un véritable régal. A ce sujet, une petite expérience amusante peut être réalisée : la détection à l’aide d’une radio FM. En effet, en pénétrant dans l’atmosphère terrestre, le météore crée derrière lui une ionisation locale, qui a la propriété de réfléchir les ondes électromagnétiques du spectre radio. Le moyen le plus simple « d’entendre » cet écho radio est de rechercher une fréquence de la bande FM (88-108MHz) où habituellement aucune radio ne diffuse, ou à la limite d’audibilité d’une station de radio. Le passage d’un météore engendrera la diffusion d’un signal radio sporadique là où il n’y avait qu’un bruit de fond.
Pour observer, pas besoin de télescope, ni même d´une paire de jumelles. Il vous suffit simplement de vous allonger sur une chaise longue, et éventuellement de regarder plutôt en direction de la constellation du Bouvier si vous souhaitez en voir un maximum. Evitez la lumière car la pupille de vos yeux met 15 à 20 minutes pour se dilater complètement et donc vous empêche momentanément d’en profiter au maximum.
21/22 décembre 2024
À la toute fin du mois décembre aura lieu la pluie d’étoiles filantes des Ursides.
Les Géminides seront très vite suivies par un autre évènement astronomique similaire, qui viendra clore 2024 : les Ursides.

Qui dit pluie d’étoiles filantes dit forcément (ou presque) comète. Les Ursides n’échappent pas à cette règle quasi-systématique, puisqu’elle sont apparentées à une comète, 8P/Tuttle. Elle aurait été observée pour la première fois par un astronome Français Pierre Méchain en 1790. Elle doit cependant son nom à l’astronome américain 1858 Horrace Parnell Tuttle, qui l’a de nouveau observée en 1858.
Les Ursides, de leur côté, ont été nommées en l’honneur de la constellation de la Petite Ourse, vers laquelle il faudra porter son regard lors de leur pic. Elles sont actives du 17 au 26 décembre. Leur apogée aura lieu dans la nuit du 21 et 22 décembre.
On préfère prévenir les plus grands amateurs d’astronomie, le spectacle proposé ne sera pas aussi impressionnant que celui des Géminides. En effet, on prévoit une moyenne de 10 météores par heure lors de ce pic, contre 120 pour les Géminides.
Une autre pluie d’étoiles filantes sera actives en décembre, après les Ursides : les Quatrantides…. Mais leur pic aura lieu début 2025, voilà pourquoi on ne les considère pas comme la dernière pluie d’étoiles filantes de l’année.
13/14 décembre 2024
Le maximum d’activité des étoiles filantes des Géminides pour 2024 a lieu dans la nuit du 13 au 14 décembre. C’est l’une des dernières occasions de l’année d’admirer de belles flèches lumineuses hivernales !
Les étoiles filantes des Perséides sont les plus célèbres et les mieux connues du grand public, parce qu’elles sont visibles durant l’été, au moment des vacances et alors que les nuits sont douces. Mais il y a en réalité des étoiles filantes visibles tout au long de l’année ! Souvent il est vrai, ce sont surtout les initiés et les spécialistes qui les observent car l’intérêt est limité. Mais avec les Géminides de 2024, c’est l’occasion de voir ce que peut donner un bel essaim d’étoiles filantes en hiver.
On peut voir des Géminides chaque année entre le 4 et le 20 décembre, mais il y a toujours un moment où elles sont plus nombreuses. En 2024, le maximum est atteint la nuit du 13 au 14 décembre, où leur nombre pourrait atteindre 150 par heure.

La vitesse des Géminides est relativement lente comparée à celle d’autres essaims (35 km/s) ce qui rend leur observation plus facile, d’autant plus qu’il s’agit souvent d’étoiles filantes lumineuses. De plus, la constellation des Gémeaux où est situé le radiant restant visible toute la nuit à cette période, on peut en observer à tout moment.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, choisissez un endroit éloigné des lumières artificielles où l’horizon est bien dégagé. Attention cependant à la Lune qui sera votre pire ennemie lors de cette nuit puisqu’elle sera quasiment pleine. Sa luminosité pourrait gêner les observations et camoufler les étoiles filantes les moins brillantes. Pour limiter son impact, vous pouvez vous placer de manière à cacher sa luminosité avec un arbre ou encore un bâtiment. Vous pouvez également sortir en deuxième partie de nuit, à partir de 1 heure du matin lorsque la Lune sera redescendue sur l’horizon. Sa luminosité devrait alors devenir moins gênante.
Contrairement aux autres pluies d’étoiles filantes, celle des Géminides n’est pas provoquée par le passage d’une comète sur l’orbite de la Terre mais par celui d’un astéroïde trainant derrière lui une queue de gaz et de poussières. Ce sont ces poussières qui, en traversant l’atmosphère, chauffent et se désintègrent en faisant apparaître des trainées lumineuses dans le ciel : des étoiles filantes. Nommé 3200 Phaéton, l’astéroïde responsable de cette pluie d’étoiles filantes a été découvert en 1982. Il réalise un tour du soleil en un an ce qui lui permet d’alimenter le nuage de poussière régulièrement et nous offre cette période magique chaque mois de décembre.
20/21 octobre 2024
Découvrez les Orionides : l’une des pluies de météores les plus rapides et les plus prolifiques de l’année ! Les météores des Orionides sont rapides, que si vous clignez des yeux, vous pourriez bien les manquer.
Les Orionides sont considérées comme une pluie de météores majeure. Les Orionides sont actives du 2 octobre au 7 novembre, avec un pic de météores autour du 20 octobre. Ce jour-là, le nombre moyen de météores est d’environ 20 par heure, ce qui est supérieur à toutes les autres pluies de météores d’octobre et même de novembre.

Le point radiant des Orionides est situé dans la constellation d’Orion, au nord de l’étoile brillante Bételgeuse. Cependant, les Orionides peuvent apparaître partout dans le ciel, volant à la vitesse de 66 kilomètres par seconde. En comparaison, la vitesse des météores des Perséides est de 59 kilomètres par seconde. Les météores des Orionides ne sont pas les plus rapides, mais se trouvent tout de même en tête de liste.
Les Orionides sont causées par la glace et la poussière laissées par la comète 1P/Halley. C’est la seule comète visible à l’œil nu que l’on peut voir deux fois dans une vie humaine. 1P/Halley est une comète à courte période qui achève une orbite tous les 75-76 ans. La prochaine fois, la comète reviendra dans le système solaire interne en 2061. Outre les Orionides, la comète de Halley produit aussi la pluie de météores Eta Aquariides, qui atteint son maximum le 5/6 mai.

Vous pourriez vous dire : est-ce que ça vaut la peine d’essayer de voir des météores qui sont aussi rapides ? Bien sûr ! Certains de ces météores laissent dans leur sillage des traînées incandescentes, c’est-à-dire des morceaux de débris incandescents. Ces traînées peuvent persister de quelques secondes à une minute, créant une image spectaculaire dans le ciel pour les observateurs situés sur Terre. Les Orionides peuvent aussi parfois se transformer en boules de feu, c’est-à-dire des météores qui plus brillants que toutes les étoiles et les planètes dans le ciel.
On peut observer les Orionides aussi bien dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud. Cherchez les Orionides à 45 à 90 degrés du point radiant (dans la constellation d’Orion). À cette distance, ils apparaîtront plus lumineux et plus longs que si vous regardiez directement vers le radiant.
10 au 14 octobre 2024
La comète Tsuchinshan-ATLAS gagne en éclat et commence à ravir les amateurs aux avant-postes. C’est l’événement astronomique majeur de l’automne 2024, voici notre dossier pour l’observer.
Une comète est un petit corps constitué de glace et de poussières. Les comètes font partie du Système solaire et ont des orbites très excentrées, si bien qu’elles sont la plupart du temps très éloignées de la Terre et du Soleil. Quand une comète se rapproche, elle subit l’action du Soleil et s’entoure d’un halo appelé chevelure. Elle se prolonge également par une queue de poussières et de gaz ionisé qui lui donnent une forme très caractéristique. Notez qu’une comète n’a rien à voir avec une étoile filante.
De son nom officiel C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, cette comète a été découverte en février 2023 par ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System). Cet observatoire automatique situé en Afrique du Sud détecte les petits corps célestes qui pourraient croiser l’orbite de la Terre. La comète a ensuite été retrouvée sur des images antérieures de quelques semaines réalisées par l’observatoire de Tsuchinshan situé en Chine. Elle s’approche maintenant de la Terre et du Soleil et gagne progressivement en éclat, promettant d’être bientôt observable sans matériel sophistiqué.

Dès sa découverte, les scientifiques ont constaté que la luminosité de la comète Tsuchinshan-ATLAS était remarquable alors qu’elle était encore éloignée du Soleil, ce qui suggère que son noyau est assez gros. De plus, sa trajectoire l’amène à une distance relativement faible de la Terre juste après son passage au plus près du Soleil, au moment du maximum de son activité.
La comète Tsuchinshan-ATLAS passera au plus près du Soleil le 27 septembre 2024, à 58 millions de kilomètres. Puis elle sera au plus près de la Terre le 12 octobre 2024, à environ 71 millions de kilomètres.

Mais attention, rien n’est plus imprévisible qu’une comète. Nombre de ces petits astres ont déjà surpris les astronomes par le passé : parfois dans le bon sens avec des sursauts d’activité spectaculaires (comme la comète 17P/Holmes en 2007) et parfois dans le mauvais sens avec des désintégrations au moment de frôler le Soleil.
Quand la comète Tsuchinshan-ATLAS est-elle visible dans l’hémisphère nord ?
Un premier créneau d’observation s’ouvre entre le 28 septembre et le 2 octobre environ, à l’aube. La comète parée sera visible au-dessus de l’horizon est. Puis, la comète passera entre la Terre et le Soleil et sera difficile à voir durant quelques jours. Si ce passage à risque près de notre étoile n’a pas mené à sa désintégration, Tsuchinshan-ATLAS réapparaîtra ensuite le soir à partir du 10 octobre, à l’horizon ouest, bien brillante. C’est à ce moment qu’elle pourrait être assez bien visible à l’œil nu, et spectaculaire aux jumelles. Cet éclat est dû à son éclairage du Soleil par l’arrière, qui rendra particulièrement lumineux les poussières et les gaz composant sa queue. Mais attention, cette configuration ne durera que quelques jours, entre le 10 et le 14 octobre.
Certaines prévisions très optimistes ont fait part d’un possible sursaut d’éclat, avec une magnitude pouvant atteindre -2, ce qui en ferait alors une comète exceptionnelle visible même en ville. Nous saurons si cette valeur peut être atteinte au moment de la réapparition de la comète dans le ciel du soir, vers le 10 octobre.
Pour mémoire, seule la monumentale comète Mac Naught a atteint la magnitude -2 au 21e siècle, à son passage en 2007, mais elle était surtout visible depuis l’hémisphère sud. Et il faut remonter à 1997 avec la comète Hale-Bopp pour trouver une comète de magnitude négative visible depuis l’hémisphère nord.
8 ocobre 2024
Moins connues que les Perséides durant l’été, les Draconides peuvent pourtant parfois être tout aussi spectaculaires. Elles surviennent chaque année entre le 6 et le 10 octobre, avec un pic le 8 octobre cette année.
Les Draconides d’octobre atteignent leur pic dans la nuit du 8 octobre. Le croissant de Lune ne posera aucun obstacle. Il se couchera à 21h57, heure locale, vous aurez donc beaucoup de temps pour profiter des météores dans un ciel sans lune. Notez que cette pluie de météores est mieux observée dans les heures du soir, avant minuit. Commencez à observer les météores dès qu’il fait noir le 8 octobre.

En 2024, on prévoit que la pluie de météores des Draconides produira environ 10 « étoiles filantes » par heure à son pic. Cependant, il y a une chance que cette pluie de météores nous surprenne. Cette année, la Terre passera à travers deux traînées de poussière laissées par la comète parente des Draconides en 1852 et 1859. Bien que nous ne puissions pas prédire exactement comment cela affectera la pluie de météores, espérons une augmentation de l’activité.
La localisation du radiant des Draconides se trouve près des soi-disant Yeux du Dragon – les étoiles Eltanin et Rastaban dans la constellation du Dragon. Mais vous n’avez pas besoin de regarder directement vers le radiant – en fait, vous ne devriez pas, car plus les météores sont proches du radiant, plus leurs queues sont courtes. Pour observer les Draconides, regardez simplement au-dessus de votre tête et soyez patient.
Les Draconides sont mieux vues depuis l’Hémisphère Nord, où le radiant s’élève à son point le plus haut dans le ciel du soir. Il est également possible de voir la pluie de météores depuis les latitudes nord de l’Hémisphère Sud, mais elle y paraîtra moins spectaculaire.
Les météores des Draconides sont des morceaux de poussière se consumant dans notre atmosphère. Cette poussière provient de la comète périodique 21P/Giacobini-Zinner. Lorsque la comète atteint son périhélie (approche la plus proche du Soleil), elle peut créer une tempête de météores. Autour du périhélie de 21P/Giacobini-Zinner en 1933 et 1946, les observateurs ont signalé avoir vu plusieurs milliers de météores par heure. Le passage au périhélie le plus récent de 21P/Giacobini-Zinner a eu lieu le 10 septembre 2018. La même nuit, le monde a connu l’éruption des Draconides avec jusqu’à 100 météores par heure. La comète est prévue pour atteindre son périhélie à nouveau en 2025.

21P/Giacobini-Zinner n’est pas seulement célèbre pour avoir produit les Draconides. Elle est également spéciale pour s’approcher aussi près du Soleil que la Terre. À son point le plus éloigné du Soleil, la comète passe juste au-delà de l’orbite de Jupiter. La comète 21P/Giacobini-Zinner a également apporté une grande contribution à la science. En 1985, elle a été la première comète visitée par un engin spatial, le satellite International Cometary Explorer (ICE), qui a traversé sa queue de plasma.
Source : Météo France
12 au 20 août 2024
La tempête tropicale ERNESTO traverse l’archipel guadeloupéen en fin de nuit du 12 au 13 août et en matinée du 13 avant de frôler les îles du nord en cours de nuit suivante. Quelques valeurs notables…
Le dimanche 11 août à 17 h, une masse convective située à un peu plus de 1500 km à l’est des Antilles et en provenance de l’Afrique et des îles du Cap-Vert est classée Potential Tropical Cyclone n°5 par le National Hurricane Center (NHC) de Miami considérant une menace pour un territoire au cours des prochaines 48 heures.
Le 12 août, en début de matinée, la zone faiblement dépressionnaire se situe à environ 800 km à l’est de la Désirade avec un déplacement rapide. Mais elle s’organise difficilement. Le même jour, vers 17 h locales, le NHC baptise la tempête tropicale ERNESTO alors centrée vers le 16.0N et 57.5W à 450 km à l’est de la Guadeloupe. Le cyclone faisant route vers l’ouest devrait alors entamer sa traversée de l’archipel guadeloupéen.

Le 13 août vers 6 h locales, le centre pénètre sur les terres à 10 km au nord de la commune du Moule et circule vers l’ouest à nord-ouest très rapidement. Il évacue l’île de la Grande-Terre en direction de Montserrat dès la fin de matinée. Le soir, il passe à 90 km au sud-ouest de Saint-Martin.
Guadeloupe
A l’image de la tempête tropicale FIONA (septembre 2022) restée dans les mémoires, le danger principal étant le risque de forts cumuls de précipitation et non le vent cyclonique, le département est alors placé en vigilance rouge pour fortes pluies et orages dès le lundi 12 août à 18 h. La vigilance orange pour vague-submersion et la vigilance jaune pour vents violents sont également déclenchées.
Les premières pluies liées au phénomène sont enregistrées à la Désirade vers 0 h locales le 13 dans un flux alors de nord-est. En deuxième partie de nuit du 12 au 13 août puis en matinée du 13, les pluies deviennent continues et localement soutenues. D’abord sur le sud de la Grande-Terre, surtout au sud-est des Grands-Fonds au lever du jour avec des cumuls estimés par le radar de l’ordre de 100 mm.
A partir de 8 h, le flux tournant au sud-ouest puis au sud, elles se généralisent à l’ensemble de l’archipel avec des cumuls entre 30 et 120 mm en 6 heures. Les plus forts cumuls sont enregistrés sur la Basse-Terre et surtout sur l’ensemble la Côte Sous-le-Vent avec des maximums de l’ordre de 40 mm/h et plus localement. Vers 12 h locales, les dernières pluies s’évacuent vers le nord. ERNESTO s’éloignant de l’archipel.
Sur l’ensemble de l’épisode, un cumul pluviométrique maximal supérieur à 150 mm a été atteint sur la commune de Pointe-Noire.
Des rafales de vent de 80 à 90 km/h sont mesurées le 13 août lors du passage de cette tempête tropicale sur l’archipel guadeloupéen. Localement, on atteint les 129 km/h à la pointe est de la Désirade avec un effet de cap accélérateur. Le vent moyen sur 10 minutes mesuré approche les 48 km/h sur le Raizet, 46 km/h à Goyave et 43 km/h à St François. Le vent de secteur sud à sud-est faiblit ensuite en cours d’après-midi.
La mer est forte en Atlantique (creux 3 à 4 m) et en mer des Caraïbes (2 m 30 à Malendure). La houle est peu énergétique de sud-sud-Est. Mais compte-tenu de l’agitation anormale de la mer sur la côte caraïbe, la vigilance orange pour vague-submersion est maintenue jusqu’au 14 août à 6 h.

Iles du Nord
Compte-tenu du risque cyclonique en augmentation sur une trajectoire à proximité des deux îles avec des vents moyens prévus proches des 90 km/h, celles-ci sont placées en vigilance jaune cyclone dès le 11 août à 18 h puis en orange cyclone le lundi 12 août à 18 h.
Les pluies épargnent un peu les îles du Nord, au passage d’ERNESTO, le centre passant au plus près à 60 km au sud-ouest de Saint-Martin le 13 août à 14 h. Mais on enregistre tout de même 54 mm en 6 h dont 21.6 mm en 1 h, durant la nuit du 13 au 14 à l’aéroport de St-Jean sur l’île de Saint-Barthélemy. Les cumuls ne dépassent guère les 10 à 15 mm sur Saint-Martin.
Un vent soutenu avec de violentes rafales souffle sur les deux îles, atteignant jusqu’à 134 km/h en pointe à Saint-Martin et 123 km/h à Saint Barthélémy. Le vent est de nord-est le matin, virant est puis sud-est en fin d’après-midi.
Suite au passage de la tempête au plus près des îles le 13 août à 14 h, la vigilance cyclonique est alors suspendue et les deux îles sont placées en vigilance orange pour vague et submersion à 18 h ce même jour compte-tenu des creux de 3 m agitant notamment les côtes orientales. Une vigilance jaune pour vents violents et fortes pluies/orages est également diffusée considérant les conditions météorologiques à l’arrière du système.
18 octobre au 1er novembre 2023
L’ouragan de classe 1 TAMMY passe sur ou à proximité de nos îles entre le 21 et le 23 octobre 2023. Des vents violents, une mer énorme et des pluies diluviennes lui sont associés.
Le 13 octobre, Météo-France fait un premier bulletin vers les institutionnels de Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barth afin de les sensibiliser à une dégradation du temps entre le vendredi 20/10 et le dimanche 22/10.
Une publication Facebook est réalisée ce même jour et informe du début du suivi d’un potentiel phénomène cyclonique pouvant impacter l’arc antillais (probabilité de 70% à 7 jours pour le National Hurricane Center de Miami (NHC).
Le 18 octobre 2023 à 17 heure Antilles, la tempête tropicale TAMMY prend naissance au milieu de l’Atlantique tropical. Elle est alors centrée par 13N et 51,7W et fait route à l’ouest-nord-ouest. Durant la journée du 19, le cyclone s’approche des Petites-Antilles en s’organisant et se renforçant.
Le 20 octobre à 10h, le phénomène passe au nord-ouest de la Barbade et devient ouragan de classe 1 (classification de Saffir-Simpson) avec des vents moyens sur 1 minute de 120 km/h. La trajectoire menace plus particulièrement la partie est de l’archipel, et notamment l’île de la Désirade, même si l’ensemble de l’archipel reste potentiellement concerné (cône d’incertitude du NHC du 20 octobre à 11h).
La vigilance rouge est déclenchée le 21 octobre à 0h.
Le 21, au petit matin, son centre passe au plus près de la Martinique à environ 70 km de la côte est de l’île française et entame une remontée lente vers le nord à nord-ouest et l’archipel guadeloupéen. La trajectoire semble se confirmer vers la Désirade. A 9h, il est décidé de passer en vigilance violette (impact majeur dans les 3h). La vigilance étant départementale, c’est l’ensemble de l’archipel qui se trouve concerné par les mesures collectives obligeant ainsi le confinement de toute la population guadeloupéenne.
Le 21 octobre entre 12 et 14 h, le centre de TAMMY passe sur l’est de la Désirade.
Nous pouvons nous référer à l’imagerie radar (ci-dessous) pour identifier avec plus de précisions la trajectoire de l’œil de l’ouragan et ainsi localiser les vents les plus forts. La carte ci-dessous indique une trajectoire sud-nord de l’ouragan avec un passage à l’extrême est de la Désirade aux alentours de 12h45 loc le 21 octobre.
Des vents violents d’abord de nord retournant progressivement par l’ouest et s’établissant au sud à sud-ouest concernent cette île. Les rafales de vents sont estimées entre 140 km/h à 150 km/h pendant un épisode relativement bref d’environ une heure.
Tammy est un système compact avec une faible extension des vents les plus forts dans sa partie Est. Ceci explique que les vents ne soient pas particulièrement fort sur la majeure partie de l’Archipel. Les valeurs les plus élevées ont concerné l’est de Grande-Terre et Marie-Galante avec des rafales comprises entre 73 km/h au Moule et 80 km/h à St Francois. Aux Abymes, les vents les plus forts ont atteint seulement 53 km/h à 14h lors du passage de l’oeil sur la Désirade.
Le centre de l’ouragan continue son déplacement lent vers le nord-ouest, traverse l’île de Barbuda en début de nuit du 21, et passe à l’est des Îles du Nord en deuxième partie de cette même nuit.
Après le passage de l’œil, l’attention reste mobilisée sur la bande pluvieuse qui suit le système. La communication se focalise sur le risque pluvieux dans la nuit de samedi 21 à dimanche 22.
Pic de l’épisode pluvieux dimanche matin 22 octobre entre 5h et 7h heures locales
Dans le même temps, en deuxième partie de nuit du 21 au 22 et matinée du 22, des pluies diluviennes sont déversées sur l’archipel guadeloupéen, par une bande spiralée au sud du phénomène. Les plus gros cumuls horaires sont relevés entre 5h et 7h locales de l’ordre de 80 à 100 mm/h. Ils sont principalement sur la moitié sud de l’île montagneuse de Basse-Terre. Mais partout ailleurs, sous la spirale du cyclone, de 00h à 10h locales, le 22, les précipitations sont quasi continues avec des épisodes localement intenses.
La vigilance rouge pour fortes pluies est diffusée à 6h. A noter que les communes touchées sont celles déjà largement impactées par la tempête Philippe qui a touché l’archipel deux semaines auparavant.
Les plus fortes intensités (cumuls pluviométriques en 6 minutes) sont relevées sur les stations du Sud Basse-Terre entre 5h et 6h locales le dimanche 22 octobre :
- 19,5 mm à Vieux-fort à 5h30
- 17,9 mm à Gourbeyre Gros-Morne-Dolé à 5h42
- – 16,4 mm à Capesterre-Belle-Eau à 5h42
Pour ces trois stations, il s’agit d’une intensité comprise entre 10 et 20 mm pour 3 pas de temps de 6 minutes soit 40 à 50 mm en 18 minutes.
Le cumul horaire atteignent la centaine de mm entre 5h et 6h sur cette extrémité sud de la Basse-Terre. Cela correspond à des durées de retour supérieures à 10 ans voire de 50 ans selon les secteurs.
Etat de la mer
Au passage du phénomène à proximité de la Désirade, la mer devient très forte à grosse avec des creux moyens de l’ordre de 4,70 m. Une grande houle cyclonique est générée par l’ouragan TAMMY. Le houlographe de la Grande-Vigie enregistre une valeur maximale de la hauteur des vagues à 9,30 m.
Saint-Martin et Saint-Barthélémy
La vigilance rouge cyclonique est diffusée le 21 octobre à 12h. L’ouragan Tammy conserve une trajectoire Nord-Nord-Ouest et selon le scénario le plus probable le centre de TAMMY passerait à proximité immédiate de St Barthélémy dans la soirée ou nuit de samedi 21 à dimanche 22.
L’ouragan passe en fin de nuit à 60 km à l’est des îles n’apportant pas de vents forts du fait d’un système toujours compact avec les vents les plus forts à l’est du centre dépressionnaire.
Le dimanche 22 à 8h, l’ouragan poursuivant sa trajectoire au nord de l’arc, les deux îles passent en vigilance orange pour fortes pluies et orages, en jaune pour vents violents et vagues-submersion.
Le dimanche 22 en soirée alors que l’ouragan se situe à 190 km au nord d’Anguilla, les premières pluies à l’arrière du système touchent les îles (20 mm à Gustavia en 3h).
En fin de nuit du dimanche au lundi 23, des pluies orageuses apportent 45 mm à Saint-Martin Grand-Case et 35 mm à Saint-Martin Marigot. Des rafales temporairement comprises entre 70 à 90 km/h ont été relevées à Saint-Barthélemy.
23 au 8 cotobre 2023
La tempête tropicale PHILIPPE passe à proximité de nos îles entre le 2 et 4 octobre 2023. Plus que le vent, ce sont des pluies diluviennes qui ont touché principalement le Sud de la Basse-Terre et Les Saintes en début de soirée du 2.
A 17h le 23/09 la dépression tropicale n°17 devient la tempête tropicale Philippe. Son déplacement se poursuit vers l’ouest et l’affaiblissement de la dorsale qui contraint son déplacement vers l’ouest doit le faire pivoter progressivement vers le nord. C’est sans compter la tempête tropicale Rina qui naît le 28/09 à 11h locales. La tempête Philippe est ainsi poussée vers le sud-sud-ouest par Rina retardant ainsi son virage vers le nord et la rapprochant de l’arc antillais. La prévision devient alors plus complexe pour déterminer les impacts et leurs chronologies sur l’ensemble de nos îles.
Malgré un environnement peu favorable, Philippe résiste plutôt bien au cisaillement et maintient une convection importante lorsqu’il vient longer les îles du 1er au 4 octobre 2023, son centre passant au nord-est des Îles du Nord. Et ce sont surtout les nuages instables porteurs de pluies souvent orageuses qui viennent concerner les îles dans la partie sud du phénomène.
Le 30/09 à 12h, la Guadeloupe passe en vigilance jaune Fortes Pluies/Orages pour un risque de pluies stationnaires lié à une panne d’Alizé due à la proximité de Philippe en premier lieu et à des pluies en périphérie du système ensuite.
Les premières pluies liées à PHILIPPE touchent l’archipel de Guadeloupe le 1er octobre dans un flux inhabituel de nord à nord-est. Des cumuls significatifs (>10 mm) sont relevés surtout sur le Sud de la Basse-Terre et au Sud des Grands-Fonds.
Le bulletin du dimanche 1er octobre en fin de journée annonce un risque de très fortes pluies pour la journée de lundi 2.
Le 2 octobre, la partie la plus convective du cyclone aborde les îles entre la Martinique et Antigua :
- Sur l’archipel de Guadeloupe, les premières pluies significatives ont lieu le 02/10/2023 avec une bande pluvieuse qui s’organise autour du centre dépressionnaire transitant à ce moment-là à quelques dizaines de kilomètres au nord d’Anse-Bertrand. La Guadeloupe est alors en vigilance jaune pour vents violents, fortes pluies et vagues-submersion.
- S’ensuit une accalmie relative sur une grande partie de l’Archipel excepté pour Vieux-Fort, les Saintes et Saint-François avec des cumuls de 70 mm en 3h à 17h locales.
- A 14h45, la vigilance orange fortes pluies/orages est déclenchée en perspective des fortes pluies de la fin d’après-midi.
- A 16h, la vigilance rouge est évoquée pour la soirée compte-tenu des pluies potentiellement torrentielles de la nuit suivante.
- Pic de l’épisode entre 18h et 20h locales : Les pluies s’intensifient après 18h sur le sud Basse-Terre, particulièrement sur Vieux-Fort où après les 73,2 mm à 18h, sont relevés 115,3 mm en 1h à 19h, puis 98,9 mm à 20h. De fortes pluies s’abattent également sur une partie du Nord-Grande-Terre. Port-Louis enregistre 42,7 mm en 1h.
- La Guadeloupe passe en vigilance rouge fortes pluies/orages à 19h40.
- Les plus fortes précipitations se sont concentrées sur le sud de la Basse-Terre : 338 mm sur 12h à Vieux-Fort, estimé 300 mm sur les Saintes (caserne foudroyée), plus de 150 mm à Vieux-Habitants et Saint-Claude.
- 9 communes seront concernées par des précipitations exceptionnelles.
- Ci-dessous, la lame d’eau (cumuls pluviométriques estimés par le radar) en 3h à 20h locales :
- Durant l’épisode le vent est modéré, d’abord au nord-est revenant sud en fin de nuit devenant assez fort. De nombreuses rafales parfois fortes (de l’ordre de 80 km/h) ont été observées au plus fort des orages de la nuit.
- La mer est hachée avec une petite houle cyclonique de sud-ouest qui vient croiser la houle résiduelle de l’alizé. Les creux sont de l’ordre de 1,80m.
- Sur les îles du Nord :
- A l’approche de la tempête tropicale. Le ciel ensoleillé est contrarié par de brefs passages de ligne d’averses non significatives en journée.
- Le 2/10 à 17h, la vigilance jaune est déclenchée pour vent violent, les fortes pluies/orages et les vagues-submersion. Le ciel ne se couvre qu’en fin de nuit du 2 au 3 par le sud-est. Des orages donnent alors des précipitations parfois significatives (>10 mm) comme à Gustavia. Le vent tourne à l’ouest puis sud-ouest créant une mer du vent de sud-ouest en Caraïbe. Une houle cyclonique et moyenne d’Est touche la côte Atlantique des îles du Nord. Les creux avoisinent les 3,50 m.
Le 3 octobre :
- En Guadeloupe, à l’arrière du phénomène les pluies deviennent plus continues et le plus souvent faibles avec une amélioration en fin de journée du 3. Le vent est faible à modéré de secteur sud. La mer est agitée côté Atlantique avec une petite houle d’Est en Guadeloupe et des creux de l’ordre de 1,60 m.
- Dans les Îles du Nord, le ciel est voilé. Des averses épisodiques sont rarement significatives en journée. La zone active vient déborder sur les deux îles françaises en soirée avec des orages parfois intenses.
- Les cumuls avoisinent alors les 35 mm en 1 h et jusqu’à 85 mm en 12 h. Les deux îles françaises sont placées alors en vigilance orange pour fortes pluies et orages, vent fort, vagues et submersions. Le vent y devient modéré de dominante Sud avec de fortes rafales (de l’ordre de 90 km/h) sous averses. La mer est forte côté Océan Atlantique et agitée en Mer des Caraïbe avec une houle d’est qui croise avec la petite houle cyclonique venant de sud-ouest à sud.
Le 4 octobre :
- En Guadeloupe, le temps est au beau et légèrement voilé avec quelques averses éparses en fin de journées. Elles se font orageuses en deuxième partie de nuit (30 mm à Petit Bourg Roujol en 1h). L’état de mer redevient classique même si la petite houle cyclonique de secteur sud n’a pas fini de s’amortir.
- Dans les îles du Nord, le temps est plus variable sous un ciel encore chargé en nuages. Les averses se produisent surtout en matinée le matin mais sans cumuls significatifs. Le vent est encore de secteur sud modéré avec rafales. La mer est encore agitée avec des creux de l’ordre de 2m en façade Atlantique et dans les canaux. La petite houle cyclonique de sud en à sud-ouest est bien présente en Mer des Caraïbes.
PHILIPPE a ensuite poursuivi sa route vers le Nord-Nord-Ouest emmenant avec lui sa traîne pluvio-orageuse.
Les cumuls enregistrés sur le sud de la Basse-Terre, rappellent ceux de cyclones majeurs tels HUGO 1989, KLAUS 1990, MARILYN 1995 et MARIA 2017 ou encore des tempêtes tropicales HELENA 1963, RAFAEL 2013 et FIONA 2022.
14 au 27 septembre 2022
Le cyclone FIONA, traverse l’Arc antillais les 16 et 17 septembre 2022 en donnant des pluies diluviennes, surtout sur la Basse-Terre.
FIONA, une tempête tropicale cisaillée mais exceptionnellement pluvieuse
La tempête tropicale FIONA a sévèrement affecté les conditions météorologiques sur l’archipel guadeloupéen du 16 au 18 septembre 2022. Son passage a occasionné un épisode pluvio-orageux intense qui s’est poursuivi dans son sillage sous l’effet des bandes spiralées pluvieuses instables et durables imposant le maintien de la vigilance rouge pendant près de 24h.
Le centre du phénomène aborde l’archipel par l’île de la Désirade à l’est vers 15h45 locales le 16. Il traverse ensuite la Grande-Terre puis le Nord de La Basse-Terre avant d’évacuer en Mer des Caraïbes peu après 22h ce même jour.
Le cyclone subit un fort cisaillement de vent en arrivant sur la Guadeloupe. Ainsi, l’essentiel de son activité se situe à l’arrière de son centre et dans sa longue traîne nuageuse qui continue de traverser les îles jusqu’au 18 en milieu de journée.
Les vents sont restés dans les normes d’une tempête tropicale faible avec des vents moyens bien en dessous des 85 km/h et des rafales ne dépassant qu’épisodiquement et très localement les 100 km/h. Ce sont des pluies à caractère orageux localement très intenses qui de façon quasi continuelle se succèdent sur l’ensemble de l’archipel.
Animation des images du satellite GOES-16 durant le passages de FIONA en Guadeloupe (Source : Météo France)
Animation des images du radar de Le Moule lors du passages de FIONA sur la Guadeloupe (Source : Météo France)
En Guadeloupe : des cumuls de pluie exceptionnels
Les intensités de pluies mesurées ont été particulièrement impressionnantes dépassant les 100mm en 1 heure notamment à la Désirade à Saint-Claude et à Capesterre. L’île de la Basse-terre, Les Saintes, le Sud-Est de la Grande-Terre et la Désirade sont particulièrement arrosés.
Les cumuls parfois records viennent dépasser, surtout sur le sud-Basse-Terre et les Saintes, ceux de cyclones majeurs tel HUGO 1989, KLAUS 1990, MARILYN 1995 et MARIA 2017 ou encore de tempêtes tropicales comme HELENA 1963 et RAFAEL 2013. Certains pluviomètres de la Basse-Terre ont recueilli entre 450 et 500mm en 24 heures.

FIONA aux îles du Nord : pas de précipitation notable mais un peu de vent
Saint-Martin et Saint-Barthélémy sont restés à l’abri des pluies les plus importantes. En revanche, le vent y a été plus soutenu. C’est Saint-Barthélémy qui enregistre la rafale la plus forte avec 113km/h à Gustavia.
FOINA a généré de l’agitation sur les côtes saint-martinoise et saint-barthéloméennes sans générer d’incidents particuliers.
Etat de la mer
Guadeloupe
La houle cyclonique de l’ordre de 4m atterrit le 16 d’abord sur les rivages exposés au nord-est. Elle vire dans la nuit d’abord sud-est puis de sud-ouest. En fin de nuit du 16 au 17 et en journée du samedi 17, La houle cyclonique a entrainé des conditions dégradées en côte caraïbe de la Basse-Terre et aux Saintes. Cette houle entrante a contribué à retarder l’évacuation des rivières en crues sur ces côtes. Des submersions marines ont été constatées à Terre de Bas.
Saint-Martin et Saint Barthélémy
Le 16, la houle cyclonique d’est à nord-est rend la mer forte. Les creux sont de l’ordre de 3,50 à 4,50m. Le 17 en fin de journée la houle cyclonique est de secteur sud-est et les creux sont de l’ordre de 2,50 à 3 m rendant la mer agitée à forte en atlantique et dans les canaux. Le 18, la mer est agitée. Les creux sont de l’ordre de 1,50m en amortissement. La houle cyclonique résiduelle est croisée de sud-ouest et de sud-est.
Source : Météo France
16 au 30 septembre 2017
Début Septembre, l’ouragan exceptionnel IRMA impacte fortement le Nord des Petites Antilles. Dans la foulée, un nouvel ouragan majeur JOSE menace et passe à proximité immédiate de la même région. Quelques jours plus tard, c’est au tour de MARIA, 2ème ouragan majeur de catégorie 5 du mois de septembre 2017, de semer la désolation sur les Antilles. La Dominique et Porto-Rico ont subi l’atterrissage puis la traversée de MARIA qui a engendré des conditions catastrophiques d’une ampleur jusqu’alors inconnue sur ces îles.
Les îles françaises des Petites Antilles ont eu davantage de chance en échappant aux conditions les plus sévères même si des impacts importants ont été engendrés surtout sur l’archipel Guadeloupéen.
L’historique de MARIA
Le samedi 16 septembre 2017 vers 17 heures locales un avion de reconnaissance de la NOAA (USA) classe un système dépressionnaire centrée par 12,3° Nord et 52,6° Ouest en tempête tropicale. Baptisée MARIA, elle se déplace à environ 25 km/h vers l’ouest puis ouest-nord-ouest en direction des Petites Antilles. Le 17 septembre à 17 heures, le phénomène s’intensifie en ouragan de catégorie 1.
Alors qu’il se rapproche des côtes de la Martinique, le lundi 18 septembre à 11 heures, MARIA devient ouragan majeur de catégorie 3. Il ralentit alors sa progression avec une vitesse de déplacement de l’ordre de 10 km/h et un cap Ouest-Nord-Ouest et est en phase d’intensification rapide.
Cette trajectoire l’amène au plus près de la Martinique dans l’après-midi du 18 septembre. En début d’après-midi, MARIA, en catégorie 4 (vents moyens de 210 km/h, rafales 260 km/h) a son mur de l’œil à environ 45 km dans l’Est de la presqu’île de Caravelle. Il longe la côte Nord-Est de l’île en se renforçant et devient catégorie 5 (vents moyens de 260 km/h, rafales supérieures à 300 km/h, pression mer de l’ordre de 920 hPa) en fin de journée à environ 70 km au Nord de Macouba.
MARIA atterrit sur la côte Sud-Est de la Dominique vers 21 heures locales. Son œil traverse l’île
de la Dominique d’Est en Ouest puis longe la côte « Caraïbe » en remontant vers le Nord.
En deuxième partie de nuit du 18 au 19 septembre, le quadrant nord du mur de l’ouragan, toujours en catégorie 5, frôle les îles des Saintes, en particulier Terre-de-Bas qui n’est qu’à une vingtaine de kilomètres du centre (par 15,7° Nord et 61,9° Ouest) et à moins de 10 km du mur de l’œil.
Dans la matinée du 19, bien que l’ouragan s’éloigne en mer des Caraïbes en direction du Nord- Ouest, les vents violents touchent encore le sud-est de la Basse-Terre. Cette trajectoire quasi rectiligne jusqu’à Porto-Rico, maintiendra le centre de MARIA, toujours ouragan majeur, à plus de 150 km dans le Sud-Ouest de Saint-Martin. Cela limitera les effets hydrométéorologiques sur les îles du Nord.
Animation satellite dans le visible du 15 au 19 septembre 2017 (Source : Amicale des Ouragans)
Animation satellite dans l’infrarouge du 15 au 20 septembre 2017 (Source : Amicale des Ouragans)
Animation radar de Guadeloupe 18 & 19 septembre 2017 (Source : Amicale des Ouragans)
Le caractère exceptionnel
Une succession exceptionnelle en septembre 2017 …
Si l’on se réfère aux bases de données sur le bassin Atlantique/Mer des Caraïbes, IRMA fut le premier ouragan (depuis 1851, date de début des bases de données) à atterrir en catégorie 5 sur des îles des Petites Antilles, en l’occurrence Barbuda, Saint-Barthélemy, St-Martin/Anguilla et les Iles Vierges. À sa suite, un autre ouragan majeur, de catégorie 4 JOSE, est venu menacer directement le Nord des Petites Antilles, en passant à quelques dizaines de kilomètres. Quelques jours après, c’est MARIA, qui atterrit sur la Dominique en catégorie 5, puis sur Porto-Rico en catégorie 4. Une telle activité, concentrée sur 2 semaines et sur la même région ne s’était jamais vue !!!
Une phase d’intensification rapide impressionnante …
- Une intensification « explosive »
En général, les ouragans « Barbadiens », c’est-à-dire qui naissent et s’intensifient du côté de l’arc Antillais plutôt qu’en sortie d’Afrique (en opposition aux ouragans Cap-Verdiens), n’atteignent pas le stade d’ouragan majeur. L’intensification explosive de MARIA est donc exceptionnelle, avec un quasi doublement de l’intensité des vents d’ouragan en 24 heures…130 km/h en vents moyens max le 17 à 20h00 locales puis 260 km/h le 18 à 20h00 locales !!!Cette intensification rapide a été particulièrement marquée entre le passage au large de la Martinique (vents moyens max 200 km/h) et l’arrivée sur la Dominique (vents moyens max 260 km/h),soit une augmentation de 60 km/h en 6 heures ! Dans quasiment le même temps, les données mesurées dans l’œil de MARIA par les avions « chasseurs de cyclones » de l’U.S. Air Force, ont permis de valider une chute de 30 hPa de la pression minimale, soit presque 5 hPa par heure qui représente une variation exceptionnelle !
- Une telle intensification était elle prévisible ?
L’anticipation des cyclogénèses (naissance des cyclones) et la prévision de trajectoires des cyclones tropicaux ont fait d’énormes progrès depuis la fin du siècle dernier. IRMA, JOSE et MARIA en sont de bons exemples. Mais, la prévision d’intensité s’améliore plus difficilement et demeure un challenge pour les prévisionnistes !En effet, les processus extrêmement complexes qui interagissent dans les changements d’intensité des cyclones et surtout des ouragans se produisent à très petite échelle (de l’ordre du kilomètre) au cœur même de celui-ci et ne sont pas tous complètement connus. Même les modèles de simulations numériques opérationnels les plus performants au monde ne sont pas encore capables d’appréhender les processus à une échelle aussi fine.Quand cette intensification est explosive et exceptionnelle, on est dans le domaine de l’imprévisible… même si de nombreux éléments permettaient d’envisager une intensification de MARIA avant son arrivée sur l’arc Antillais. En effet, de nombreuses conditions favorables intrinsèques et dans l’environnement proche de MARIA étaient présentes :
-
- une taille réduite avec un rayon d’intensité très concentré (moins de 100 km de diamètre) ainsi qu’une vitesse de déplacement faible à modérée,
- un fort potentiel énergétique pour alimenter l’ouragan grâce à une température de l’océan superficiel très chaude (entre 28 et 29°),
- un faible cisaillement de vent sur la verticale de la troposphère, permettant à la « cheminée centrale » de l’ouragan de rester bien alignée,
- des vents de très haute altitude (8000-12000 m) bien organisés, favorisant l’échappement énergétique en haute troposphère sans étouffer le moteur de l’ouragan,
- une alimentation d’air humide sur une couche importante de la troposphère.
Les paramètres météo sur les îles
Martinique
Même si l’œil de MARIA, alors en pleine intensification rapide, est passé à moins de 50 km des côtes Nord-Atlantique de l’île, la Martinique a eu la chance de rester dans le quadrant Sud-Ouest le moins actif de l’ouragan. Elle a quand même connu des conditions de tempête tropicale les 18 et 19 septembre.
- Vent :
Les vents soutenus mesurés confirment les conditions de tempête tropicale (> 63 km/h) sur la Martinique. Le seuil d’ouragan (> 118 km/h) n’a pas été atteint.
Les rafales ont dépassé les 100 km/h sur les hauteurs et mornes et la plus forte a été enregistrée à la station de la Caravelle qui était au plus près du centre du cyclone. Les communes du nord-atlantique ont probablement été affectées par des rafales supérieures à 100 km/h dans la journée du 18 septembre. Le 19, c’est la façade Caraïbe qui subit les plus fortes rafales de secteur sud-ouest.
- Pression atmosphérique :
La station de la Caravelle s’est trouvée au plus près de l’œil de MARIA (un peu plus de 50 km du centre) le 18 septembre à la mi-journée. La pression atmosphérique a alors chuté de 10 hPa en 6 heures jusqu’à 993,2 hPa au minimum vers 16 heures locales.
- Pluie :
Dès le dimanche 17 septembre vers 17 heures, la Martinique est touchée par les averses liées au cyclone. La pluie devient continue le lundi 18 au matin et persiste jusqu’à la nuit du mardi 19. Ensuite, ce sont des averses intenses et orageuses issues des bandes spiralées à l’arrière de MARIA qui prennent le relai. L’intensité des pluies ne présente pas de caractère exceptionnel mais le cumul sur 24 heures est très important sur le nord de l’île, avec des valeurs dépassant 200 mm.
- Mer :
Le 18 septembre en fin de matinée, l’ouragan Maria s’intensifie en catégorie 4, alors qu’il se trouve à 80 km des côtes de la Martinique. La mer est alors très forte avec des vagues moyennes de 4 mètres.
Ralentissant sa progression, l’ouragan qui s’intensifie rapidement passe au plus près de la Martinique à moins de 50 km au nord-est de l’île. Les effets de la mer du vent et de la houle se conjuguent alors et une nette croissance de la hauteur des vagues est constatée sur l’Atlantique avec des creux moyens de 4 à 5 m et des hauteurs maximales pouvant atteindre 7 à 8 m (une hauteur de 7,1 m est enregistrée sur le houlographe de Basse Pointe à 18h). Ces fortes vagues se sont propagés sur les côtes Nord-Atlantique en déferlant puissamment.
La chute rapide de pression atmosphérique a entraîné une surcote estimée entre 15 et 30 cm dans certaines baies, mais ce n’est pas exceptionnel.
Avec le passage de l’ouragan sur la Dominique puis en mer des Caraïbes, ce sont les vents et les vagues de secteur Ouest qui dominent alors. La mer sur la façade Caraïbe devient forte à très forte avec des trains de vagues d’ouest qui se lèvent en soirée du 18 avec des hauteurs moyennes de 2,50 à 3 mètres. La persistance des vents d’ouest fait grossir les vagues jusqu’à 3 m en moyenne avec des vagues maximales entre 5 et 6 m (une hauteur maximale de 5,7 m est mesurée par le houlographe de Fort-de-France, dans la journée du 19 septembre, hauteur remarquable voire exceptionnelle).
Les vagues ont entraîné de violents déferlements sur le littoral caraïbe où la bathymétrie côtière a favorisé des effets de submersion.
Guadeloupe
Au vu de l’historique de MARIA et de sa trajectoire, on comprend facilement que c’est l’archipel guadeloupéen qui a été le plus touché des territoires français des Petites Antilles, et en particulier les Saintes qui ont vu l’œil de MARIA passer à une poignée de kilomètres dans l’Ouest de Terre de Bas.
- Vent :
Les vents ont atteint ou dépassé les 100 km/h en vitesse moyennée sur 1 minute sur la majorité des postes de mesures de l’île de la Guadeloupe. Ils ont atteint la force d’ouragan (119 km/h ou plus) sur 4 stations de mesures conventionnelles.
Des valeurs de rafales à plus de 150 km/h ont été mesurées sur plusieurs postes de la Basse-Terre. Compte-tenu du relief, on peut affirmer que des rafales ont dépassé les 200 km/h sur cette partie du territoire.
Le centre de MARIA est passé à 40 km de la ville de Basse-Terre et à 20 km seulement de l’archipel des Saintes qui a donc subi des vents beaucoup plus violents. Compte-tenu des mesures enregistrées sur l’île de Basse-Terre, on peut estimer que l’archipel des Saintes a subi, pendant plusieurs heures, des rafales supérieures à 215 km/h et probablement bien au-delà.
- Pluie :
Les pluies quotidiennes sur l’archipel guadeloupéen, mesurées par des stations conventionnelles ou estimées par le radar de précipitation, présentent un caractère anormal pour l’ensemble des communes du département.
Ci-dessous un tableau des valeurs les plus remarquables enregistrées par les stations ((1 mm = 1 litre/m²) :
Commune | Altitude | Cumul en 24 heures | Valeur décennale |
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